Cédric's trip in San Francisco

Page du 12 Avril 1998


Aller je m'y remet à ce journal, la liste des trucs à dire commence à être un peu longue et en plus il fait froid dehors.

Les gros

Il y a une légende qui dit que les américains sont gros. En fait ce n'est pas si simple. Lorsque je suis arrivé. Je n'ai pas vu plus de gros que par chez nous. Dans Downtown les gens sont les mêmes que ceux que l'on pourrais croisé dans le métro à Paris : pressés, bien habillé pour aller au boulot...

En revanche, lorsque l'on se balade dans les quartiers moins chic, la population change. Les gros sont là. Le matin dans le bus, j'en croise en moyenne un sur 3 ou 4 personnes. Comme je prend le bus à Daily City au sud de SF, dans les quartiers latinos, il est facile de faire des conclusions du type les milieux défavorisés ont plus de gros. Mais comme je n'ai pas d'informations de ce type, il faudra juste en retenir l'impression.

Le maquillage des filles

Aujourd'hui j'ai regardé dans le bus et le train comment les filles étaient maquillées. La tendance est au rouge à lèvre terne, du rouge très foncé au marron, avec toutes les nuance de marron allant jusqu'à un espèce de mauve. Lorsque le rouge à lèvre n'est pas marron, il est souvent couleur chaire, mais brillant pour être sûr qu'on le voit.

Les yeux sont maquillés en noir ou pas. Je n'ai vu aucune fille avec du bleu. Mais c'est en général très discret. Celles qui veulent souligner leurs lèvres et leurs yeux utilisent un fard blanc. Combiné au rouge à lèvre mauve, ce n'est pas très appétissant, heureusement que ce ne sont que de rares exemples.

On peux faire une distinction très grossière : les latinos se maquillent beaucoup avec du fard, les black quasiment pas et pour les blanches et les asiates c'est assez diversifié.

Les sapes des d'jeunes

Alors là c'est simple, c'est exactement comme chez nous : les godios, le pantalon cague en braille trop long qui traîne parterre, les surcouches. Je me suis marré dans le bus de voir un gas avec une casquette à l'envers se cacher du soleil à l'aide de sa veste au lieu de retourner sa casquette... Bon, mais en fait je ne les vois pas des masse les d'jeunes car j'ai des horaires, plus de bureau que d'école.

Le stage, ce qui s'est passé pendant le 1er mois

J'étais rattaché au labo de chimie. J'ai donc donné un coup de main pour effectuer les titrages sur les échantillons d'eau. Dosage du pH, colorimétrie, UV254 pour donner une grandeur de la charge organique, conductimétrie, alcalinité, dureté, résidu chloré, dosage des fluorures.

Ces dosages sont effectués en routine, ce qui veux dire qu'il y a de 10 à 30 échantillons par jour pour chacune des analyses. Ce ne sont pas des dosages très compliqués. Je pouvais travaillé en musique et tailler la bavette avec les autres analystes.

En fait, ce que j'ai retiré de plus important de cette partie du stage, c'est le contrôle qualité et l'assurance qualité (QC/QA). Ces deux notions rythme le travail du technicien, impose un surcoût de travail, mais permettent au labo d'être certifier pour les valeurs délivrées. Ces notions sont assez intuitives pour un bon chimiste avec de l'expérience, mais pas toujours respectées.

Si dans le future je suis amené à encadrer une équipe de technicien dans un labo, le contrôle qualité et l'assurance qualité seront un des principale outil pour garantir la qualité du travail.

Pour résumer, le contrôle qualité c'est comment on travaille, avec notamment un contrôle des appareils par différent étalons internes et externes au labo, garantissant que la valeur donnée pour un échantillon sera la même si les mesures sont répétées ou faites dans un autre labo, avec les méthodes de travail entièrement définies.

L'assurance qualité, c'est la traçabilité d'une analyse : tous les échantillons, tous les produits ont une fiche d'identité qui les suivent depuis leur naissance ou achat jusqu'au dosage ou utilisation, avec toutes les personnes et traitement qui sont intervenus sur l'échantillon.

Aussi séduisant que soit ce système, j'ai pu en apprécier les points forts et faibles. La lourdeur administrative du système est assez décourageante et demande beaucoup de temps et de personnel. Par contre, dès qu'un problème survient (appareil qui ne fonctionne plus, échantillon perdu, ou valeur hors limite par exemple), il est facile de trouver l'origine ou d'agir. Mais malgré tout ce système, c'est quand même comment l'analyste fait son travail qui détermine la validité des résultats. Dans la mesure ou ce travail est assez répétitif, le travail du cadre est primordial et difficile, afin de toujours garder son équipe motivée.

La taille des enveloppes

Le système de mesure anglo-saxon est un calvaire pour le pauvre français qui essai de faire des comparaisons, ou tout simplement de savoir. Donc nous avons les quantités qui s'exprimes en pound, oz, flour, gallon.. les longueurs en inch, foot, yard, acre, mile... et ainsi de suite avec des relation du style 16 oz dans 1 pound. Peut être que c'est pour ça qu'ils ont l'esprit commercial si ils font des comptes toute la journée. Il parait en plus que les unités ne sont pas les même d'un état à l'autre.

Bon, admettons que c'est historique et que nous sommes chanceux en France grâce à Napoléon, mais il y a des moment ou j'ai des doutes. En France nous utilisons un format bâtard de papier (A4, 21x29.6) mais tout est standardisé autour. Ici ils ont deux formats, normal et letter évidement sans rapport. Bon déjà, ça se retrouve dans les photocopieur ou il y a 2 bacs au lieu d'un.

Mais là où ça se corse, c'est quand il faut mettre la lettre amoureusement écrite dans l'enveloppe. Car bien sûr il n'y a pas deux formats d'enveloppe, mais 4 ou 5, avec juste des ½ ou ¼ d'inch de différence. La première fois j'ai acheter une boite d'enveloppe la moins chère que j'ai trouvé. Réflexe français. Erreur grave. Je suis obligé de plier en 6 mes feuilles de papier pour les y faire entrer. Rien n'entre dans ces enveloppes, ni les feuilles, ni les photos. Vive la standardisation.

La pub comparative

Je l'ai déjà dit, la télé est une mine de découverte intarissable sur la culture américaine. Ici la publicité comparative est autorisée, et ça donne des duels savoureux. Une série de pubs assez agressives est faite par une marque de voiture asiate. Chez un marchand de voiture dont la marque n'est absolument pas masquée, un gas est en train de regarder sous la voiture. Il demande quel sont les éléments de sécurité. Le vendeur lui fait l'article. A ce moment le gas lui demande pourquoi ils ont mis tous ça sur un chassie ancien modèle qui n'est pas sûr, alors que chez truc ils font mieux.

Bon d'accord quand je raconte ça peut pas être aussi amusant que quand on regarde la pub. Il y en a toute une série comme ça, chez chaque type de voiture ils mettent le doigt sur le point faible de la voiture. Evidement ils reprenne chaque fois dans le speech du vendeur les arguments publicitaires habituelle de la marque, ceux que l'on entend dans la page de pub suivante.

Une autre pub comparative, c'est entre Mac Do et Burger King. Le deuxième a basé toute sa campagne publicitaire sur les frites, qui ont un nouveau goût (effectivement, plus sucrées avec d'autres arômes subliminaux). La réponse de l'autre la semaine suivante a été de vendre 2 sandwich pour le prix d'un en arguant que l'on allait pas chez Mac Do pour les frites (quelque chose du genre, je me souvient pas exactement).

Ce type de pub est gentilles, mais certaines sont plus à la limite du mensonge, comme par exemple pour les médicaments, où les études cliniques de chacun démontre que les autres provoquent des maux d'estomac, ou sont inefficaces. Comme je disait pour le commerce, la limite entre la communication efficace et le mensonge est assez floue...

Justice : la peine diffère selon qui l'on tue

J'ai eut un choc quand j'ai lu un papier sur les peines pour meurtre dans le cas d'un meurtre d'homosexuel. Il existe ici différent niveaux de meurtres. Je ne sais pas en France comment ça marche, mais je croix que l'on peu classifier en deux catégories, les meurtres passionnel et les autres. Ici se rajoute une autre catégorie, les meurtres racistes. Tuer son voisin parce qu'il est noir est plus grave que le tuer parce que c'est un con. Dans le premier cas c'est la prison à vie ou la chaise, dans l'autre cas c'est 15 à 25 ans.

San Francisco est une ville à forte minorité gay. Certain ont donc essayé d'étendre cette distinction dans les crimes raciaux aux meurtre d'homosexuels. Un déglingué a assassiné un homo il y a quelque mois. L'accusation avait réussi à démontrer que la raison du meurtre était une PDphobie. Le type était donc bon pour se faire refaire le broching au 30000volt, mais la court fédérale (suprême, d'état ou de je sais pas quoi, celle au dessus quoi) à casser la condamnation en disant que la lois sur les meurtres raciaux ne s'appliquait pas aux homosexuels.

San Francisco : contraste à deux blocs

Si on regarde une carte de San Francisco, on reconnais facilement Market Street qui dessine une grande balafre dans l'alignement des rues. Au nord de Market se trouve Financial district et Chinatown. A deux blocs de là au sud (100m) se trouve le quartier South Market. Les immeubles sont minables, les rues sales, les gens sans logis s'entassent sur les trottoirs. Les murs sont tagués ou défoncés, les devantures de magasin sont barricadées derrière des rideaux métalliques. C'est là que se trouve les hôtels à $5, mais il faut être très motivé ou armé pour passer le seuil.

Le contraste est assez saisissant. Comme tous les moyens de transports passent par Market, je ne pense pas que les deux type de population se mélange jamais, de même pour les touristes qui n'ont rien à y voir ou y faire.

Deux bloc plus au sud, c'est fini. Le quartier redevient quelconque, avec une majorité de petites entreprises diverses, des bars sympa, quelques motels. J'ai découvert cette partie de Downtown il y a juste 1 mois quand je revenais du boulot et que Jeff me déposait à la sortie de l'autoroute.

Durant ma première semaine de stage au département de la conservation des eaux, je suis allé faire des statistiques à la mairie (vous vous souvenez les fameuses statistiques sur les gogs...). Il y avait une superbe expo de photos sur ces gens qui vivent dans les hôtels minables de South Market. Les personnes âgées sans assurance social n'ont pas le choix et beaucoup ont juste assez pour s'offrir ce type de logement. Mais ces hôtels sont à deux pas d'un des quartier les plus riche de SF, alors les promoteurs rappliquent. Le problème c'est que la ville veux bien encourager la transformation de ces vieux bâtiments en luxueux bureaux, mais ne propose aucune alternative pour ces gens à très faible revenus, qui se retrouvent alors dans la rue. C'est un problème épineux, car ces hôtels ne sont pas économiquement viables, et comment justifier que les deniers publics soient investis dans ce types de constructions ou réhabilitations.

Déménagement, enfin...

Je me suis finalement décidé à déménager. Pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt ? Je me le demande. Mes relations avec Gia étaient au plus bas. Il est un peu spécial, et surtout en tant que gay, il est mal dans sa peau. Il ne parvient visiblement pas à assumer le regard des autres. L'absence totale de réaction de ma part à son encontre (que je qualifierait plutôt d'indifférence) ne lui convenait pas. Son attitude c'est transformée en une espèce d'indifférence hostile, parfois avec une pointe d'agressivité. Aucune volonté de communication. Il doit se faire une idée fausse de moi, mais n'a jamais essayé de savoir qui j'était et ce que je pensais. De mon côté je n'ai pas particulièrement fait d'efforts, il faut le reconnaître.

Avec Zac, même si nous avions de bonnes relations, il ne m'inspirait plus confiance. Le mensonge qui ne passe pas. D'autre part il se plaignait tout le temps d'avoir des problèmes d'argent, mais le voir gaspiller la nourriture et de l'argent dans n'importe quoi m'exaspérait. J'étais près à faire un effort, mais que au moins cela serve.

Lorsqu'il m'a annoncé que son proprio le mettait dehors, j'ai demandé à l'école de déménager avant lui. Le Jeudi je faisais ma demande, le mercredi je rencontrait la famille et Samedi je louais une voiture et embarquais tout mon bazar en vrac dans le carrosse en 1h. Bybye Zac, bybye Lafaillette et tes $7.20 de train tous les jours...

La nouvelle maison

La première impression, c'est vaste. Un dessin vaut mieux qu'un long discourt :

Ma chambre qui occupe la moitié de la cave doit bien faire dans les 50m2, elle fait la même superficie que le salon. Sous la cuisine se trouve le coin lingerie avec lave linge, sèche linge, évier et tables de repassage. Le reste de la cave est remplie de vieux truc en tout genre dans lesquels je pioche allègrement pour m'organiser ma chambre.

A l'étage il y a 3 chambres pour les 3 autres étudiants qui ont elles le soleil et une vue sur le quartier, car la rue est en pente. Il y a aussi un coin TV avec encore plus de chaînes que chez Zac (40 à 50). J'ai même trouvé par hasard une chaîne qui diffusait le journal de France 2 sous titré en anglais (la présentatrice est une transfuge de TF1, non ?).

Je suis en bas, car les chambres à l'étage sont des chambres individuelles, alors que moi j'ai payé le moins cher, donc je vais un de ces quatre avoir à partager ma chambre. En plus c'est plus pratique pour installer le téléphone car en haut il n'y a pas de ligne. Je suis bien, le seul truc qui me manque c'est le soleil...

La famille

Maryane est comptable à domicile. Elle a un ordinateur de rêve, avec tout les dernier trucs, pentium II, disque dur de 8Go, écran immense (au moins 19 pouces), scanner, imprimante couleur, lecteur DVD... Quand ont sait que l'on peux faire sa compta avec un 386 et 4mo de ram, je suis écoeuré. Qu'elle ne me demande jamais de faire des sacrifices financiers. Sa machine coûte $2300 sans compter l'écran et les périphériques (soit pas loin de $3000 au total).

Mais elle est adorable, souriante et s'attache à nous apprendre les mots d'argot. C'est un petit bout de femme courte sur jambes et un peu potelée, avec les cheveux blonds. Elle bosse énormément pour son boulot. Le travail à domicile peut être un piège...

Steeve est vendeur de chaussures chez Macis, une grande chaîne de magasins style les galeries Lafayette. Il ressemble à un anglais stylé. Assez lent à se déplacer, il adore la bonne nourriture (ce qui est bon pour nous) et le vin. Il est aussi très sympa et très ouvert.

Enfin il y a Maurice le retraité qui occupe la première chambre. Il vient de Macao, parle anglais bien sûr, portugais (Macao était une colonie portugaise) et un peu Japonais. Il m'a dit être champion de rock, mais j'attend de voir s'il n'a pas tout perdu.

Ils ont tous une conversation agréable. Bref il y a une bonne ambiance, sauf quand Maryane a un peu glander dans la journée et qu'il faut qu'elle se lève à 4h du matin pour finir à temps...

La protection sociale

Zac a terminé il y 1 mois son stage et donc cherche du boulot. J'ai été sidéré quand il m'a dit qu'il n'avait pas accepté un boulot qui lui était proposé car c'était un temps partiel à 80%. C'est en discutant avec sa mère quelques temps plus tard que j'ai compris pourquoi : les entreprises n'ont à payer la protection sociale de leurs employés que si ils sont embauché à temps plein. Ce qui veux dire que quelqu'un qui travail 80% du temps doit payer sur ses revenues son assurance. Les revenues nets s'élèvent donc en fait à 50% d'un salaire à temps plein pour 80% de présence (ce sont des ordres de grandeur bien sûr).

Elle m'a expliquer que Clinton avait voulu faire passer une lois pour mettre fin à cette aberration, mais le texte a été rejeté par le parlement. Fait pas bon être salarié ici...

Un autre truc impressionnant. Dans le cas d'un couple marié, si l'un des conjoint a un emplois à temps plein, l'autre est associer à son assurance sociale. Jusque là rien de bien spéciale. Mais comme je disais précédemment, San Francisco est une ville à forte minorité gay. La municipalité à donc décider de ne passer des contrats qu'avec les entreprises qui appliquent cette règles à tout les types de couples, à savoir pour un couple homosexuel, si l'un a un travail à temps plein, l'autre bénéficie de son assurance.

Très peu d'entreprises sont enclintes à se genre de chose. Alors les établissements publics ne peuvent plus rien acheter, ou alors très cher et par des intermédiaires. A chaque fois qu'un produit nouveau doit être acheter, l'entreprise qui le vend doit prouver qu'elle finance l'assurance de tous les conjoints de ses employés, quel qu'ils soient. Un véritable casse tête.


Ben c'est pas tout ça, mais il faut que j'aille dormir moi, aller à la prochaine.

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